Maroc, Agadir
La 6e édition du Forum Africain des Managers Territoriaux et des Instituts de Formation ciblant les Collectivités Territoriales (FAMI), organisée avec l’appui du Royaume du Maroc et de la Commission Européenne, s’est tenue du 28 novembre au 3 décembre, au Centre de Formation de la Faculté de Médecine et de Pharmacie d’Agadir, dans la région de Souss Massa, et portait sur le thème « Le Défi de la Formation et du Renforcement des Capacités des Elus Locaux et du Personnel des Collectivités Territoriales en Afrique dans l’Action Climatique ».
Le Forum Africain des Managers Territoriaux et des Instituts de Formation ciblant les Collectivités Territoriales (FAMI) est un forum organisé chaque année par l’Académie Africaine des Collectivités Locales (ALGA), la direction chargée de la formation et du renforcement de capacités au sein de l’organisation Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), notre partenaire depuis une dizaine d’années. Aux termes du partenariat stratégique qui lie Echos Communication et le CGLU Afrique, Oscar Kombila, notre président, et Gautier Brygo, notre représentant au Maroc, ont participé à ce forum managérial, que ce soit à travers l’animation ou la co-organisation d’activités tout au long de l’évènement. La programmation de cette 6e édition s’est articulée entre sessions plénières, ateliers et masterclass et Echos Communication s’est joint aux différentes activités, que ce soit en tant qu’intervenant ou en tant que participant.
Pour débuter, le lundi 28 novembre a été consacré à l’ouverture officielle de la 6e édition du FAMI à Agadir, en présence des représentant·es des organisateurs, des maires de communes et des managers territoriaux venu·es des cinq régions du continent. Le mardi 29, la journée a débuté sur un atelier sur le thème du financement de l’action climatique où Oscar Kombila, notre président, est intervenu sur la question : « Quelles sont les opportunités pour les Organisations de la Société Civile pour l’Action Climatique ? ». Cet atelier avait pour objectif de donner suite aux discussions menées au début novembre lors de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte. Alors qu’il est plus urgent que jamais de s’attaquer à la crise climatique, les discussions ont porté sur le besoin de renforcer et mettre en œuvre les engagements en matière de climat, d’augmenter significativement les financements climatiques en faveur des projets de terrain et de répondre aux besoins critiques d’adaptation.
L’intervention d’Oscar Kombila s’est notamment axée sur le rôle de la société civile dans la mobilisation des acteurs et actrices pour accéder aux financements, en exposant l’expérience de notre ONG qui travaille sur des approches multipartites et sur les dynamiques partenariales, en alliant acteurs et actrices institutionnel·les publics et privés, collectivités territoriales, entreprises et citoyen·nes. Notre président a aussi souligné nos préoccupations pour les questions d’appropriation des populations sur les enjeux climatiques, y compris et en particulier dans la mobilisation des financements. Dans son introduction, il a partagé ce dicton « Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi » ; un adage qui incarne la philosophie de notre ONG, particulièrement depuis que cette question de financement s’impose depuis plusieurs années. Par ailleurs, Oscar Kombila a observé une réelle dynamique au sein de la communauté internationale afin de mobiliser et d’augmenter le financement – soit pour des actions d’atténuation, ou des actions d’adaptation, tout en rappelant que l’accent doit être mis sur l’adaptation au changement climatique et les priorités en matière de financement doivent être accordées en fonction.
En parallèle, le mardi 29 s’est également déroulé un atelier portant sur « Former et Renforcer les Capacités des Femmes et des Jeunes en matière d’Action Climatique et de Résilience ». Cet atelier a été organisé dans le cadre du projet Promotion de l’Égalité des Genres (PEG), en partenariat avec le Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA) et le Réseau des Jeunes Elus Locaux (YELO) dont les secrétariats sont gérés par CGLU Afrique.
Partant du constat que les défis, les crises et les aléas climatiques (sécheresses, inondations, élévation du niveau de la mer, températures extrêmes, stress hydrique, exode rural, etc.) ont une incidence considérable sur le développement durable et comportent d’énormes risques pour la résilience, ces crises et risques sont, cependant, ressenti·es de manière disproportionnée par les personnes les plus vulnérables et défavorisées, comme les femmes, les jeunes, les enfants, les minorités, les communautés pauvres, les migrant·es ou les personnes déplacées, les personnes âgées, les personnes en situation d’handicap, etc.
Face au changement climatique, il est de plus en plus reconnu que les femmes sont plus exposées que les hommes aux effets négatifs car elles constituent la majorité des personnes pauvres dans le monde et sont donc plus dépendantes des ressources naturelles menacées par le changement climatique. Bien que les femmes et les filles ne soient pas les seules victimes des changements climatiques, leur leadership est indispensable pour œuvrer efficacement en faveur de l’adaptation aux changements climatiques car la collecte et l’entreposage de l’eau, la préservation de la nourriture et son rationnement ainsi que la gestion des ressources naturelles, sont des domaines traditionnellement maîtrisés par les femmes. Elles sont également impliquées dans les initiatives de développement durable dans le monde entier, et leur contribution et leur leadership se concrétisent par une action climatique plus efficace.
En tenant compte de la dimension genre, cet atelier visait à renforcer les capacités et l’implication des femmes, de contribuer à la promotion des catégories de personnes les plus vulnérables et de faire face aux répercussions du changement climatique. Notre contribution s’est concrétisée par les interventions de Khadija Douayri, présidente de la Commission du développement économique, social, culturel et environnemental au Conseil Régional de l’Oriental – partenaire du projet PEG au Maroc, ainsi que Ndeye Maty Cissé, première vice-présidente du Conseil Départemental de Kaolack – partenaire du projet PEG au Sénégal, qui ont animé une présentation sur les enjeux environnementaux dans leurs régions respectives. Elles ont également souligné l’importance d’intégrer l’approche genre aux enjeux du développement durable. L’une des recommandations qui est ressortie de l’atelier est de sensibiliser et de territorialiser les actions politiques liées au changement climatique et d’impliquer les jeunes et les femmes comme acteurs et actrices clés de la lutte contre le changement climatique. L’éducation à l’environnement a notamment été mentionnée comme piste pour un changement durable.
Le troisième jour du FAMI, le mercredi 30 novembre, ont eu lieu trois masterclass. La première portait sur « Les Modalités de participation au Fonds Africain d’Appui à la Coopération Décentralisée Internationale (FACDI) de la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT) du Ministère de l’Intérieur du Maroc », qui a donné l’occasion et l’espace nécessaires pour permettre aux Collectivités Territoriales participantes au forum de s’informer sur le FACDI de la DGCT du Ministère de l’Intérieur du Maroc dans la perspective de leur préparation pour de futurs appels à projets.
Gautier Brygo, notre représentant au Maroc et directeur du département Coaching Territorial à CGLU Afrique, est intervenu pour partager « L’expérience FACDI Kaolack-Oriental » et les modalités d’accès à ce fonds, tout en rappelant l’importance capitale que le Royaume du Maroc accorde à la coopération et au partenariat, et à la coopération Sud-Sud en particulier, notamment avec les pays africains. De même, le retour du Royaume du Maroc au sein de sa famille institutionnelle africaine et le discours historique prononcé par le Roi Mohammed VI, démontrent que le partenariat et la coopération Sud-Sud avec les pays africains reposent sur une vision, une stratégie solide et solidaire ainsi qu’un portefeuille multidimensionnel. Et que dans cette dynamique agissante, les collectivités territoriales jouent un rôle très important à travers la coopération décentralisée sous forme de jumelages, de conventions de partenariats, de diplomatie des villes ou d’adhésion à des réseaux soutenant le processus de la décentralisation. A ce sujet, le bilan établi par la DGCT fait ressortir que le continent africain arrive en deuxième position, après le continent européen, en matière d’actions de coopération décentralisée internationale, avec 40 Protocoles de jumelages signés et 66 Conventions de partenariat conclues.
C’est face à ce bilan en deçà des aspirations, étant donné les relations séculaires du Royaume avec les pays africains, et afin de permettre aux collectivités territoriales marocaines de s’aligner sur la « Politique africaine du Maroc », que le Ministère de l’Intérieur marocain a mis en place un mécanisme innovant pour encourager la coopération décentralisée internationale sud-sud en Afrique et entre collectivités territoriales africaines. Ce mécanisme, créé en 2020 (en plein Pandémie du Covid-19), qui s’appelle le « Fonds Africain d’Appui à la Coopération Décentralisée Internationale des Collectivités Territoriales » vient à point nommé pour contribuer au développement durable et résilient des collectivités territoriales, dans le sens des Agendas mondiaux 2030 et de l’Agenda africain 2063, en se focalisant et en soutenant des projets à fort impact pour ces institutions, pour les populations et pour les territoires.
Ce fonds africain, considéré comme un incubateur pour la promotion de la coopération décentralisée internationale et interafricaine, a été mis en place afin de proposer aux collectivités territoriales africaines des mécanismes de financement innovants, sur la base d’un appel à projets. Pour permettre aux collectivités territoriales de s’engager dans cette dynamique ambitieuse et innovante, il s’avère nécessaire de les informer, les sensibiliser, les former et de renforcer leurs capacités sur la méthodologie du FACDI en termes d’enjeux, procédures, critères d’éligibilité, domaines ciblés, de délais à respecter, etc. Ce partage a été le point focal de l’intervention de notre représentant au Maroc, Gautier Brygo.
Pour la seconde masterclass, qui portait sur « Comment accéder à la e-Academy de CGLU Afrique »,Mustapha El Haddad, coach formateur en coaching territorial et chargé de mission à Echos Communication, est intervenu pour parler de la« Digitalisation de la formation en coaching territorial »à travers la e-Academy de l’ALGA du CGLU Afrique. Une occasion pour présenter le catalogue de formation de la e-Academy ainsi que les différentes modalités d’adhésion et de paiement pour bénéficier des offres de cette plateforme.
Cette masterclass s’inscrit dans le cadre stratégique de CGLU Afrique, qui a retenu la transformation digitale parmi ses orientations stratégiques pour 2021-2030, convaincue que le digital est au cœur de tout processus de transformation pour atteindre les aspirations de l’Agenda Africain 2063 et l’Agenda 2030 pour le développement durable. CGLU Afrique a également tiré les leçons de la crise liée au Covid-19 durant laquelle l’organisation a pu maintenir sa gouvernance, son fonctionnement, sa gestion, ses activités et ses offres de services grâce aux multiples opportunités offertes par le numérique. CGLU Afrique s’est aussi engagée à appuyer et faciliter le Digital Deal retenu par la Commission Européenne, un de ses principaux bailleurs de fonds.
De plus, la transformation digitale joue un rôle fondamental dans le domaine de l’éducation, de la formation et du renforcement des capacités, à travers le e-Learning. C’est dans ce cadre que CGLU Afrique a décidé de se doter d’une Plateforme e-Learning en partenariat et collaboration avec le Cabinet Ideo-Factory (www.ideo.ma), appelé e-Academy de CGLU Afrique : https://www.uclga-e-Academy.com/.
En parallèle des différentes masterclass, un atelier de partage d’expériences sur le coaching territorial a eu lieu avec pour thème « Partage d’expériences et Apprentissages par les pairs du Coaching Territorial dans la Coopération Décentralisée ». Il était organisé par l’ALGA en partenariat avec le département Coaching Territorial de CGLU Afrique, dont Gautier Brygo, notre représentant au Maroc, est directeur.
La pertinence de cet atelier résidait dans le partage d’expérience entre les collectivités territoriales de plusieurs pays d’Afrique ainsi que la présentation des démarches et des premiers résultats. L’objectif général était de permettre aux participant·es du FAMI d’être sensibilisé·es par l’expérience pratiques d’élu·es (du Maroc, du Burundi, du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie), de partager les outils des coachs territoriaux et des experts en développement territorial et finalement, d’échanger sur les questions relatives à la coopération décentralisée avec les outils pertinents du coaching territorial et sur des actions climatiques auxquelles les collectivités territoriales doivent porter attention afin de relever collectivement les défis liés.
A l’occasion, un protocole d’entente a été signé par les maires de communes pour implémenter davantage les outils du coaching territorial au profit de leurs territoires, et concrétiser davantage cet apprentissage par les pairs. C’est ainsi que la participation de notre ONG s’est formalisée au cours de la 6ème édition du Forum Africain des Managers Territoriaux et des Instituts de Formation ciblant les Collectivités Territoriales.
Finalement, pour clôturer ce forum et célébrer les liens de coopération qui consolident notre relation partenariale avec le CGLU Afrique – représenté par l’ALGA dans le cadre du FAMI, Oscar Kombila, notre président, a remis un trophée à Najat Zarrouk, directrice de l’ALGA, comme gage de reconnaissance pour cette collaboration toujours visée pour l’intérêt des populations cibles des deux organisations.
Nous vous donnons rendez-vous l’année prochaine, 2023 !