Coaching Territorial à Dakar
L’Afrique produit à peu près 70 millions de tonnes de déchets, une quantité qui devrait aller croissant avec la croissance démographique. Les déchets plastiques représentent un défi environnemental de taille sur le continent, mais ils offrent également de nouvelles perspectives pour une réflexion innovante et totalement nouvelle qui peut aider l’Afrique à atteindre ses Objectifs de développement durable et à dérouler son Agenda 2063 pour une mutation socio-économique durable du continent.
En Afrique, dans le secteur privé (formel et informel), les entrepreneurs intelligents et les investisseurs à fort impact social ont saisi l’opportunité pour créer des entreprises à valeur ajoutée viables, tout en s’attaquant à l’un des grands défis environnementaux de notre époque. Entre autres exemples d’activités de transformation liées à la gestion des déchets plastiques en Afrique, figurent : des dalles pour le pavement des rues innovantes et meilleur marché au Ghana et au Cameroun ; la production de poteaux en plastique pour la construction, l’agriculture, la signalisation routière et de poutres pour la construction au Kenya et en Tanzanie ; la conversion de déchets plastiques en carburants synthétiques à usage commercial au Kenya ; et l’utilisation de déchets plastiques pour fabriquer des cartables scolaires (équipés d’un panneau solaire) pour soutenir l’accès à l’éducation des enfants défavorisés en Afrique du Sud.
Ce genre d’activités crée des emplois (directs et indirects dans la fabrication, les matériaux d’approvisionnement, etc.), assure la subsistance des communautés locales et offre des solutions d’adaptation aux changements climatiques à faible coût sur le continent. Toutefois, elles nécessitent des approches coordonnées entre toutes les parties prenantes.
C’est ce que l’ONG Echos Communication tente d’impulser sur le Territoire de Dakar via sa méthode d’intervention qu’est le coaching Territorial.
Depuis plusieurs mois Echos Communication travaille étroitement avec la Ville de Dakar sur son programme phare qu’est « Dakar Ville Propre » et ensembles ils ont décidé de mener une action pilote au niveau d’une Commune, celle du Point E.
L’enjeu dans cette action est de monter qu’en rendant « Dakar Propre » il est possible aussi de valoriser les déchets, en particulier les déchets plastiques, qui deviennent alors source de revenu pour les populations.
Une approche en économie circulaire a donc été mise en place avec comme acteurs :
- Un Opérateur Privé de Recyclage des Déchets Plastiques : l’entreprise PROPLAST Industrie qui travaille depuis 10 ans à la collecte puis au Recyclage des déchets plastiques à l’échelle des Territoires au Sénégal.
- La ville de Dakar et la Commune du Point E
- Les populations et acteurs communautaires de la Ville et de la Commune
- Les Animateurs Coachs Territoriaux de la Ville de Dakar
- L’ONG Echos Communication
Il s’agit donc d’un projet de responsabilité sociétale innovant alliant la Responsabilité sociétale d’une Entreprise (RSE de Proplast) et la Responsabilité sociétale d’un Territoire (RST De Dakar) pour un développement durable axé sur une économie circulaire.
Sa vision est de transformer le péril plastique en une nouvelle opportunité alliant à la fois des retombées économiques pour les populations (source de revenu additionnel), des retombées environnementales (Ville propre) , et sur le long terme des retombées sanitaires (un environnement sain moins pollué) .
Son objectif est de réduire voire éliminer la prolifération des déchets plastiques dans les rues et places publiques de Dakar et de lutter contre le chômage et la pauvreté en milieu urbain, grâce à la création d’éco-activités génératrices de revenus et d’emplois verts dans le domaine de la récupération et du recyclage des déchets plastiques.
Pour ce faire dans cette phase pilote les objectifs spécifiques étaient les suivants : – Sensibiliser les populations à la collecte des plastiques pour rendre Dakar propres et sans déchets plastiques ; – Créer une nouvelle filière économiquement viable et durable : la collecte et le recyclage – Economie circulaire et – Transformer la matière plastique recyclée en produits plastiques recyclés (poubelles, sachets poubelles… etc)
Différents moments de campagne et des caravanes de sensibilisation à la collecte puis à la vente ont été organisé autour du Point Recuplast de l’Entreprise implanté sur la Commune du Point E.
Des réseaux de collecte structurés sont, par ailleurs, en train de se mettre en place autour de GIE de Femmes et de Jeunes créant ainsi une véritable structuration d’économie circulaire à l’échelle de la Commune, permettant d’envisager une certaine résorption du taux de chômage des jeunes .
Aujourd’hui après cette étape concluante à l’échelle d’une commune l’ONG Echos Communication, la Ville de Dakar et Proplast Industrie ont décidé de s’engager dans une démarche plus large et ainsi de proposer aux différentes communes de dupliquer le modèle avec comme approche d’intervention le Coaching Territorial. Approche d’intervention qui permet, de par ces différents outils (exp : Sociogramme) et méthodes (exp : Concertation communautaire) , de structurer les différents acteurs des Territoires pour la mise en place d’une économie circulaire viable autour du déchet plastique.
En savoir un peu plus…
Le Réseau Recuplast
Rien ne se perd, tout se recycle au Sénégal on transforme les Ordures en « or dur », ceci est la conviction du réseau de collecte RECUPLAST.
Ce réseau se matérialise par l’installation de kiosques nommés « RECUPLAST » ayant pour finalité le rachat de déchets plastiques auprès des populations et la distribution de produits plastiques recyclés. Une initiative de la société PROPLAST INDUSTRIE, société industrielle sénégalaise spécialisée dans la collecte et le recyclage de déchets plastiques.
Son objectif principal est la préservation de l’environnement en éliminant la prolifération des déchets plastiques dans les rues et places publiques, de lutter contre le chômage et la pauvreté, grâce à la création d’éco-activités génératrices de revenus dans le domaine de la récupération et du recyclage.
Via ses points de collecte, le réseau achète aux collecteurs les déchets plastiques entre 50 et 100 francs CFA le kg. Ils sont ensuite acheminés jusqu’à l’usine de transformation qui en fait un produit semi-fini ou fini destiné aux entreprises clientes / partenaires.
La région de Dakar enregistre au quotidien 5 tonnes de déchets plastiques pour « une quantité de CO2 estimée à 4150 litres ». Ce projet est donc venu à son heure d’autant plus qu’une tonne de déchets recyclée équivaut à « 830 litres de pétrole ».